Tuesday, March 30, 2010

Tout et Rien

-À l'intersection du mythe et de la mystification, je trouve un masque...

Le masque du mythe n'est pas une tromperie, il est aussi plus qu'une personæ fonctionnelle, une propre-image, il signifie intentionnellement le geste - magique - d'incarner le mythique;

À l'opposé de l'inconscience et du mensonge, la personnification se reconnaît et s'affiche, d'autant plus qu'elle veut signifier au-delà du connu, des certitudes opératoires-verbales, dans le sacré.

À un niveau plus prosaïque vivre le mythe signifie lui faire épouser tous les contours de son vécu, par un rappel constant (smrti) de l'ordre sacré dans le quotidien, donc un arrimage psychologique aux valeurs qui découlent des enjeux essentiels/existentiels. On y réfère habituellement en parlant de vivre son idéal, accomplir sa mission. On peut, d'une façon équivalente, faire de sa vie une oeuvre d'art, une offrande, un yoga, etc.


Changer de masque implique d'être conscient du je en tant que masque, et même mascarade. Dès lors on est libre de créer et laisser surgir d'autre masques, d'autres discours, plus fondamentalement: un autre être-au-monde. Où par exemple on peut transformer les actes en gestes. Et saturer le réel de sacralité.


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Je me rend bientôt compte qu'il y a moyen de vivre nu, sans masque - puisque celui-ci relève des contingences du social, et non des nécessités dites ultimes. Reste à clarifier comment on peut vivre en ne soutenant pas un moi. - Qu'est donc ce non-moi d'un être individué?

Il y a émergence d'un nouveau paradigme de la personne dans la totale ouverture et spontanéité d'un non-moi, dans sa non-limitation, et donc une variabilité indéfinie de cet individu, qui peut dès lors refléter l'infini potentiel qui le crée...



-N'être rien pour être tout.

Rien à défendre, seulement se donner à jouer, comme miroitement plutôt que définition ou délimitation, comme une créativité inaliénable plutôt qu'un bien essentiel - en péril, comme un acteur ou danseur improvisant plus qu'il n'exécute des scénarios ou chorégraphies préconçues.

-Se donner à jouer, se donner en jouant, et se surprendre soi-même!

Dès lors la personnification - transitoire - se reconnaît, s'affiche: les apparences sont la vérité du moment. Elles ne cachent rien, sinon d'autres apparences...

Je ne dessine pas; mon corps, ma main, mon âme le font. Le non-moi est le devenir incessant d'une mise en forme adaptative. J'entrevois qu'il devienne l'expression de l'infini dans la finitude, l'esquisse de l'inconcevable, tant est grande la plasticité psychologique innée. Par contraste le fond de potentiel plus permanent est le tempérament, le continuum du corps et de la conscience.