Friday, February 27, 2009

la mise en accueil

la poésie est sûrement l'art le plus difficile. nos classiques du XIXième siècle ont-ils écrit ne serait-ce que cinq poèmes « nécessairement » révélateur ou transformateur? la musique par exemple me semble plus aisée, ce qui m'expliquerait comment Ferré revivifie Baudelaire, Rimbaud, etc. -mais il se peut aussi que je sois moins enclin à goûter le « fruit » du poète, et qu'auparavant ma jeunesse ait été moins pénétrante, bien que plus sensible...

la poésie est l'art le plus fuyant. -comme si l'âme la plus réelle ne prenait jamais la moindre part à ce qui se ternit de la moindre névrose.
alors. après. seule la main écrit encore.

chez beaucoup - je pense présentement à Desjardins et Ferré - quelques lignes très dimensionnelles abondent, de très authentiques percées d'âme, enchâssée d'une poésie plus prosaïque:

puisque Dieu ne parlera pas par notre voie si « familièrement », il me semble alors que l'on doive œuvrer en artisan, attentif, véridique, de façon à mettre en condition, « en accueil » l'irruption du Réel en nous.

cette tâche de poète, comme tout ce qui peut être spiritualisé - c'est-à-dire tout - nous invite donc à intégrer toujours plus de présence, et d'authenticité.

au fur et à mesure que je t'écrit c'est plus particulièrement cette incompromission d'instant en instant qui semble me manquer. Je dirais peut-être une entière transparence à moi-même, à mes motivations, et à la justesse de mon dialogue intérieur.

bien sûr çà n'est encore qu'un cas particulier de l'« impératif » de vivre en pleine conscience - mindfulness...